13 – Bureå > Kukkola (km 4170 – km 4560)

  • 2022/05/21 Bureå – Skellefteå – Tåmträsket : 77 km (bivouac)
  • 2022/05/22 Tåmträsket – Piteå : 55 km (bivouac)
  • 2022/05/23 Piteå – Lulnäsudden : 63 km (bivouac)
  • 2022/05/24 Lulnäsudden – Luleå – Örarna : 47 km (bivouac)
  • 2022/05/25 Örarna – Raneå – Vitåfors : 46 km (bivouac)
  • 2022/05/26 Vitåfors – Långträsk : 74 km (bivouac)
  • 2022/05/27 Långträsk – Kukkola : 28 km (camping)

Nous avons profité de notre halte au camping de Bureå pour faire une révision complète des vélos. Tous les 1000km, nous nous efforçons d’inspecter minutieusement nos montures. Nous mesurons l’état des chaines avec un outil spécifique, qui indique le pourcentage d’usure. Au bout de 3500 km, l’usure est déjà bien avancée (entre 75 et 100%), nous l’avons donc remplacée pour une toute neuve. Cela peut paraitre prématuré, mais les vélos sont lourdement chargés et nous pédalons souvent dans la poussière ou le sable. Malgré toutes nos précautions, cela n’a pas empêché de cumuler les pépins mécaniques dans les trois jours qui ont suivi : câble de dérailleur cassé, crevaison, œillet de cadre support de porte-bagage cassé…

Le printemps est arrivé ce 21 Mai : ça y est, on sent les fleurs, les bouleaux ont commencé à dérouler leur feuilles vert fluo et les Gobemouches noirs auparavant silencieux chantent maintenant sans relâche. Le vent et le soleil dans le dos, nous traversons Skellefteå et découvrons par surprise le vieux quartier de Bonnstan et ses constructions en bois massif empilé, vieillies par les siècles. Le bois patiné est magnifique, prenant des teintes du brun sombre au gris argenté, comme les chalets d’altitude du Queyras. Nous arrivons au lac de Tåmträsket, mais découvrons que les rives sont bien occupées par les habitations de vacances. Nous empruntons un sentier d’accès à une déchetterie sauvage qui cache derrière elle une rampe de mise à l’eau, avec juste la surface nécessaire pour planter la tente. Nous sommes au pied d’un pin et le sol est jonché d’aiguilles et d’habitantes à six pattes. Nous sommes sur le territoire des fourmis et nous devrons en tenir compte pour cohabiter cette nuit. Gabriel étudie attentivement le parcours de nos voisines, de façon à implanter notre tente sans les contrarier dans leurs trajets. L’autoroute des fourmis est à environ soixante centimètres de la tente, et les petites bêtes s’affairent sans se soucier de nous jusqu’au lendemain matin.

Le soleil perce à travers les pins, les Chevaliers guignettes chantent en se poursuivant au ras du lac. Gabriel revient de la petite plage où un des échassiers venait se reposer la veille, le visage rougi par l’eau fraiche. Nous prenons le petit déjeuner en savourant ce moment quand tout à coup : « Pffffffffff ! ». On se regarde, étonnés, et on comprend très vite qu’il s’agit d’une crevaison surprise du vélo de Marine. Comme ça, sans prévenir, la chambre à air a décidé de déclarer forfait ici, juste avant notre départ. Elle est percée au niveau de la valve (friction trop importante sur le joint du fond de jante ?), irrécupérable. Quelques heures plus tard, c’est le dérailleur arrière de Gabriel qui ne répond plus : le câble s’est sectionné au niveau de la poignée. Il est remplacé à la hâte sur le bord de la route pour continuer jusqu’au shelter près de Piteå. En fin de journée, nous arrivons sur un bel étang, aménagé en aire de baignade. La cabane et l’aire de grillade sont à l’écart, dans un état pitoyable. Nous passons près d’une heure à collecter les déchets pour lui redonner sa vocation d’accueil. Nous faisons toujours en sorte de laisser l’endroit plus propre que lorsque nous arrivons, car ces lieux ont beaucoup de valeur à nos yeux. Nous nous sentons en quelque sorte redevables envers les gens qui les entretiennent et les mettent à disposition du public (quand ce n’est pas la commune, ce sont souvent des habitants bénévoles). On constate malheureusement que les lieux sont souvent détériorés et sales par rapport à ceux dont on a pu bénéficier au Danemark. A notre arrivé, Marine repère immédiatement un oiseau sur l’eau. Les yeux dans les jumelles elle s’exclame « Un Grèbe jougris ! Gab, prend l’appareil photo ! ». Mais le grèbe est trop loin et disparait sous l’eau. Il ressort la tête quelques instants plus tard, de l’autre côté du ponton, tout près de la plage que les derniers baigneurs ont désertée. Gabriel applique la méthode d’approche des Plongeons arctiques, dite du « un-deux-trois soleil » qui consiste à avancer vers l’oiseau lorsqu’il plonge.

Lundi 23 Mai, nous partons pour la péninsule de Lulnäsudden avec l’objectif de voir la mer. L’itinéraire cyclable côtier nous en donne rarement l’occasion, il faut donc faire de bons détours pour mériter l’horizon. Sur la carte, le lieu a l’air magnifique : une étroite bande de sable relie cette presqu’île inhabitée à la terre. Nous avançons vite car l’étape est longue.

En début de matinée, les Courlis sont nombreux au bord de la route. Presque dans chaque champ, nous l’entendons chanter. Nous parvenons à en approcher un, pas très farouche. Les Courlis cendrés sondent le sol pour capturer de petits invertébrés grâce à leur long bec courbe (pratique, ça évite de trop se baisser). Il paraît que celui des femelles, plus long, leur permettrait de varier un peu plus leurs prises.
Un ancien agriculteur nous a appris que les nouvelles techniques d’ensilage (l’emballage de l’herbe sous plastique) compromettent la ressource en insectes, dont les Courlis ont besoin pour se nourrir, et nourrir leurs petits. C’est une espèce quasi menacée, du fait de la disparition de son habitat, et de la chasse.
Astuce de Gabriel (qui commence tout juste la photographie) « il faut que l’œil brille pour que la photo soit réussie, il est plus vivant ainsi ». Il parait que certains photographes rajoutent même un reflet dans l’œil sur des logiciels de retouche.

Chant du Courlis cendré par Lars Edenius

Nous faisons une pause sandwich sous le regard effrayé d’un écureuil, blotti contre la pomme de pin qu’il venait de ramasser avant de nous apercevoir. Plus tard, en longeant l’aéroport de Luleå, Marine décrète : « Pause ornitho ! ». Un plan d’eau dans une ancienne gravière semble tout à fait propice aux observations. Deux Cygnes chanteurs, à travers les roseaux, des Oies cendrées sur la berge opposée, quelques Fuligules morillons et plus loin, un point blanc : un mâle de Harle piette ! C’est un canard plongeur arborant un beau plumage noir et blanc, plutôt rare. Nous restons un moment dans l’espoir d’observer une femelle, en vain.

L’accès à la presqu’ile est difficile. Marine entend Gabriel râler dans les sous-bois boueux : « On est en train de ruiner tout le travail de nettoyage et d’entretien que l’on vient de faire ! ». Pour ne rien arranger, il faut ensuite affronter la langue de sable avec nos vélos de cinquante kilos. Nous allons voir à pied d’abord, avant de nous y engager. Feu vert, c’est le paradis, cela en vaut la peine ! Et pour combler Marine, une centaine de mouettes nous souhaite la bienvenue. Ce ne sont pas les mouettes « de base », celles-ci crient différemment, comme un jouet en plastique qu’on presserait rapidement dans la main. Comme les Mouettes rieuses, les Mouettes pygmées portent un capuchon noir, mais sont plus petites et ont le dessous des ailes sombres. Elles se sont toutes affolées quand un rapace est passé dans le secteur, faisant échouer nos tentatives de photographie. Elles étaient plus calmes le lendemain. Ce sont des oiseaux que l’on voit en hiver sur les côtes atlantique et méditerranéenne puis qui remontent vers leur aire de nidification, de la Finlande à la Sibérie.

Mouette pygmée par Lars Edenius

Nous arrivons à la cabane, sur une petite ile splendide, prolongée par une jetée de galets de granit. Juste pour nous. Opération nettoyage, puis nous avons tout le loisir d’observer les oiseaux et le paysage. Les bourgeons des bouleaux ne sont pas sortis ici. On ose à peine arpenter les lieux car on écrase tout sur notre passage. Le sol est recouvert de lichens, de bruyère et de myrtillers. Un groupe d’une cinquantaine de Harles bièvres débarque, principalement des femelles. Elles font un brin de toilette sur la jetée et repartent plonger dans l’eau. Notre ami le Chevalier guignette est là, une fois de plus. Ce petit échassier s’est envolé de son caillou quand nous sommes arrivés sur la plage. Après notre installation, nous nous sommes faits plus discrets, espérant l’observer de nouveau. Immobiles pendant près d’une heure, assis sur les galets, nous avons tenu jusqu’à ce qu’il revienne. On le reconnaît à son « Marcel » : il porte un plumage blanc sur tout le ventre et qui remonte en bretelles sur les épaules. Nous nous endormons sous la tente, à la lumière du jour, avec le ressac et le bon air marin. Trente minutes plus tard, Gabriel réveille Marine en sursaut car le Tétra lyre chante à côté de la tente, derrière les arbres : »Il est sûrement sur la plage, à moins de vingt mètres ! ». Mais Marine est emportée dans son sommeil et réagit à peine. Gabriel sort la tête de la tente discrètement à plusieurs reprises sans parvenir à le voir. Un lièvre variable passe sur la bruyère, tout tâché de blanc, puis Gabriel rentre dans son sac de couchage, et s’endort avec le chant des plongeons arctiques.

Chevalier guignette par Lars Edenius

Mardi 24 Mai, nous faisons chemin inverse pour retrouver la route vers Lulea. Nous traversons les bois sur ce qui doit être en hiver un parcours de biathlon… à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, surprenant ! Tout comme le fait de voir des espèces montagnardes comme le Tétra lyre au bord de la mer. Ici la latitude compense l’altitude. Nous nous trouvons maintenant à plus de 65 degrés Nord.

Nous réalisons en discutant en chemin que la chronologie de nos souvenirs se brouille rapidement. Pour remédier à cela, Gabriel consigne dans un petit carnet -qui a pris maintes fois l’eau, les éléments marquants de la journée. Marine pour sa part cartographie les points de pause (bivouacs et pique-niques) et les observations ornithologiques. Nous tenons à nous arrêter régulièrement pour fixer nos souvenirs et les partager sur ce site. Cela nous prend environ une journée complète d’écriture et de tri des photos, ce que l’on fait dans un camping (pour la connexion internet et l’électricité), trois fois par mois.

Mercredi 24 Mai, nous croisons en chemin un musée à ciel ouvert de vieux wagons de train. Nous tournons en rond à Lulea pour trouver des pièces de rechange pour les vélos mais c’est hors de prix comparé aux villes du Sud. Nous reportons ces achats non urgents pour la Finlande.

Une cinquantaine de kilomètres plus loin, nous sommes encore proches de la ville après tous ces détours dans les magasins. Nous calculons nos étapes de manière à ce pas bivouaquer à proximité des villes pour dormir plus tranquilles. Mais il faut bien s’y frotter de temps en temps pour le ravitaillement, environ deux fois par semaine. L’abri visé pour ce soir est au bout d’une piste dans la campagne, près d’une zone humide (argument utilisé par Gabriel pour convaincre Marine d’y aller). Il faut franchir une barrière levante cadenassée pour passer, nous obligeant à se contorsionner. Gabriel se retrouve pris au dépourvu : lui d’un côté, et son vélo en équilibre de l’autre. Nous n’avons pas de béquilles sur les vélos, donc Marine ne peut pas lâcher le sien pour l’aider… Situation cocasse ! A notre arrivée, deux Bécasses des bois s’envolent des tas de branches. Les Courlis cendrés paradent, les Cygnes chanteurs se manifestent au loin. La cabane semble être un refuge scout si l’on en croit les inscriptions sur les broderies, et les bancs de messe stockés dans une annexe. Nous n’utilisons pas l’abri, car à force de dormir dehors, nous avons besoin de respirer l’air frais pour bien dormir.

Mercredi 25 Mai, de beaux papillons viennent se poser sur le bouleau. La photo est plus facile que pour les oiseaux. Les amateurs de Lépidoptères pourront peut-être nous renseigner sur l’espèce ? Une professeur de biologie rencontrée plus tard en Finlande nous a permis de mettre un nom sur ces Nymphalidés.

Le trajet en vélo se fait sans encombre jusqu’à la l’étape suivante. Nous empruntons la plus grande piste cyclable à ce jour, sur une deux voies asphaltées interdite aux voitures sur plusieurs kilomètres. Descente grisante à plus de cinquante à l’heure, et encore un beau « graffiti de route » (œuvre graphique à base de pneus fondus sur asphalte).

Soudain, sur le bord de la route, une nouvelle espèce sur le trajet des cyclopithèques ! Nous faisons demi-tour alors que nous roulions à bonne allure, car ces oiseaux avaient une étrange silhouette. Une grosse tête comme ça, avec une huppe, c’est bien des Jaseurs boréaux qui nous ont fait freiner des quatre patins. Ils s’envolent plusieurs fois mais Gabriel parvient à capturer dans l’appareil ces deux beaux oiseaux. Nous entrons tout juste dans l’aire géographique où il peut être observé pendant la période de reproduction.

Nous arrivons à Vitåfors, sur une aire de baignade aménagée le long de la rivière. Nous inspectons les différentes cabanes : un stock de bois, une cabine de change, un toilette sec, un sauna et un refuge meublé. Le lieu est à usage libre et la participation peut se faire via un virement bancaire. En Suède le paiement en espèces a quasiment disparu, et le virement entre particuliers est devenu « monnaie courante ». En remerciement, nous nettoyons les lieux et laissons un dessin dans le livre d’or. Une famille arrive et allume le poêle à bois du sauna. Ils partent aussitôt et reviennent une heure plus tard avec des amis pour partager ce moment; avant de se rafraichir dans la rivière, où nous-mêmes avions eu du mal à tremper les pieds. A leur départ, ils nous proposent d’utiliser le « batsu » (sauna en suédois) tant qu’il est encore chaud mais nous avons tellement souffert de la chaleur sur la route (20 degrés à l’ombre) que nous déclinons, ce sera pour une autre fois !

Jeudi 26 Mai, un homme vient à notre rencontre pendant que nous prenons le café. Très bavard, il nous raconte l’histoire de cet endroit qui se trouve sur un carrefour stratégique pour les voyageurs en direction du Cap Nord. La cabane principale est une maison de berger du 18ème siècle, déplacée ici et réhaussée (on distingue trois grumes claires à la base). Tout a été construit par les habitants et de manière bénévole. Une course de 300 canards en plastique lancés sur la rivière depuis le pont permet de récolter des fonds pour l’entretien. Chacun parie sur un canard en espérant qu’il arrive le premier en bas.

Il nous apprend qu’il est collectionneur de vieilles voitures. Enfin ! Nous mettons un visage sur un de ces passionnés qui font rouler des voitures américaines des années 50 et 60 dans les campagnes suédoises. Ce phénomène porte même un nom : la culture Raggare.

Le collectionneur nous fait part de bribes d’aventures de cyclistes ou caravanistes de telle ou telle nationalité rencontrés au cours des dernières années. Il commence chaque histoire par « Je dois vous raconter celle-ci ». Celle des hollandais qui ne savaient pas faire du feu, celle de l’allemand qui cuisait un poisson immangeable… On deviendra pour lui la prochaine anecdote : celle d’un couple de français qui voyage à vélo pour suivre les oiseaux et voir la nature, mais qui ne sait pas pêcher. Il reprend sa voiture une heure après, et nous nos vélos. Il s’était arrêté juste pour discuter avec nous.

Aujourd’hui, nous avons une bonne surprise après un virage débouchant sur une clairière. Un renne ! nous ralentissons et posons pied à terre lentement. Il lève la tête, nous regarde et retourne brouter tranquillement. Notre présence ne l’inquiète pas plus que ça, contrairement à un groupe de trois autres aperçus plus tard qui ont détalé dès qu’ils ont senti notre présence.

Journée de vélo à travers les bois avec une alternance de voies revêtues et de pistes de sable compacté. Une portion est en travaux, très difficile à parcourir avec des cailloux de gros calibre. Tout vibre, les vélos sont malmenés sur plusieurs kilomètres. En fin de journée, un nouveau bruit sur le vélo de Gabriel nous arrête : un œillet du cadre, support du porte-bagage arrière s’est dessoudé ! Nous nous arrêtons aussi tôt que possible, sur un élargissement enherbé. Nous sommes devant une maison, dont sort rapidement le propriétaire. Nous saluons ce grand homme chauve, tout tatoué, coiffé d’une casquette et l’informons du motif de notre arrêt. Pendant que Gabriel modifie la fixation de son porte-bagage, il propose ses outils et même des pièces de quincaillerie qui pourrait servir. « J’ai cru que vous alliez camper ici » nous dit-il, « et je voulais vous dire que vous pouvez aller à cabane de la commune sur le lac, que vous pouvez utiliser. Si quelqu’un du village vous questionne, dites que vous venez de la part de Fredrik ». Nous faisons donc connaissance de Fredrik et sa femme Anna-Karin, installés récemment ici dans la maison familiale. Il nous propose spontanément de l’eau, provenant de la source de son terrain, puis au fil de la conversation, nous sympathisons, et c’est une liqueur de framboise arctique (Rubus arctica) maison, de douze ans d’âge qu’il nous propose de goûter ! Fredrik montre à Marine une photo d’un oiseau, prise en fin d’hiver non loin d’ici. Elle écarquille les yeux : « une Chouette lapone ! » Il a réussi à la voir de près et prendre en photo cette chouette majestueuse avec un simple téléphone depuis son scooter des neiges.

Nous terminons la journée à la cabane indiquée par Fredrik. Le lieu est paisible et pleins d’oiseaux : des Garrots à œil d’or, des Harles bièvre, un Cygne chanteur et des Bécassines des marais… Et le premier Coucou gris sonne ses deux syllabes si familières ! Un chevalier culblanc vient se poser à plusieurs reprises, c’est l’occasion de prendre en photo ce limicole que l’on observe souvent depuis que nous sommes en Suède. Son chant en vol est joyeux et on aime bien l’imiter : une sorte de rapide « oui-ti-ti oui-ti-ti oui-ti-ti ! ». On le voit décoller des fossés ou en train de se nourrir en bordure de lac. Il se perche occasionnellement sur un arbre, ce qui peut surprendre car c’est un oiseau que l’on voit tout le temps les pattes dans l’eau. Mais à la belle saison, ses mœurs sont aussi arboricoles, et pour cause : il niche dans les arbres !

Chevalier culblanc par Lars Edenius

La pluie est arrivée. Nous revêtons notre tenue étanche (que nous n’avions pas enfilée depuis très longtemps) : guêtres, pantalon et veste, dans le refuge. Nous avons 27 km de piste à faire avant de rejoindre l’asphalte. On hésite un moment sur l’itinéraire, car on pourrait aussi bien prendre un long détour de 20 km pour éviter des portions non revêtues. On se remémore ce que nous indiquait Fredrik la veille « la piste est correcte jusqu’à Kukkola, la partie qui a cassé votre vélo est une exception ». Nous roulons sur l’itinéraire le plus court et la transmission des vélos ne tarde pas à se couvrir de sable. Le crissement des grains dans la chaine est désagréable, car on s’inquiète pour notre nouvelle chaine et pour les dents des plateaux et pignons. Nous nous arrêtons régulièrement pour rincer l’ensemble avec de l’eau puisée dans les fossés et les lacs.

Les vélos sont presque propres quand nous arrivons au camping de Kukkolaforsen. La rivière de Torne qui coule à gros bouillons nous sépare de la Finlande, juste en face. Le lieu est connu pour la pêche au saumon, dont la saison commence début Juin. On entend avec un grand ravissement les premiers Martinets noirs au-dessus de nous ! Leurs cris font aussitôt ressurgir pleins de souvenirs de soirées d’été.

Dimanche 29 Mai, nous suivrons la rivière jusqu’à Haparanda, la dernière ville suédoise avant la frontière.

Merci à vous de nous avoir lus jusqu’au bout !

5 réflexions sur “13 – Bureå > Kukkola (km 4170 – km 4560)”

  1. Nous étions 18 de Grenoble, à lille, ce week-end pour la rencontre annuelle des USK.
    Nous avons pensé à vous et avons regrettés que vous ne soyez pas des nôtres , mais votre aventure est tellement belle qu’en fait nous étions jaloux…😊
    Bonne suite, attention, après la Finlande c’est le Russie!
    Bises les amis.
    Gilles

    1. On aurait aimé être avec vous nous aussi !
      Il faut vraiment qu’on se mette à dessiner. Maintenant qu’on a la lumière du jour toute la nuit, plus d’excuses 😉
      Bises de tous les deux !!

  2. Fredrik Bergström

    Hej Gabriel and Marine.
    We, Fredrik and Anna-Karin living in Långträsk just whant to thank you two for the nice and kind words you wrote in the guestbook in the hut by the lake, and wish you a very good luck on your trip.

    PS. The berry in the drink you tasted is called Rubus Arcticus😉😊

    Fredrik and Anna-Karin.

    1. Oh thank you Fredrik and Anna-Karin, we were lucky to meet you on our way!!! We are now in Ivalo, heading to Kirkenes. We wish you a good summer in Långträsk !

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