Nous retrouvons sur la route une végétation abondante et fleurie, contrastant avec l’ambiance de la toundra arctique. Même nos oreilles ne sont plus habituées aux chants d’oiseaux forestiers, il faut ré-étalonner notre perception ! L’atmosphère est lourde d’humidité chaude, ça sent l’orage.
Nous nous arrêtons au camping de Senja pour une pause de quelques jours le temps d’écrire l’épisode du Varanger (publié avec un mois de décalage, on s’en excuse!). On pensait rattraper notre retard de sommeil mais on ne s’est pas vraiment reposés à vrai dire. Il fallait voir Gabriel qui tombait de fatigue, mais ne pouvait ni faire la sieste dans la tente à 50°C, ni s’étaler à l’ombre sans être attaqué par les taons (bizarrement, Marine ne les attire pas). Malgré les prix exorbitants des campings (25€ par nuit pour planter sa tente), la douche est payante. Il faut alors ruser avec la technique de la réserve d’eau chaude prise sur les mitigeurs des lavabos avant de s’enfermer dans la cabine. On échafaude une théorie selon laquelle les douches des campings seraient alimentées par deux réservoirs différents : le premier préchauffé pour les bons clients, et le deuxième spécialement réfrigéré, voire tout droit sorti de l’eau de fonte des glaciers, de quoi vous sortir les oursins des poches.
Dimanche 3 juillet, c’est l’anniversaire de Gabriel ! Une journée pourtant studieuse où nous essayons de rattraper le retard que nous prenons sur la rédaction de notre aventure. On écrit jusqu’à 22 heures, et autant le lendemain, entre la cuisine très fréquentée et la tente en surchauffe, mais cela ne suffit pas à finaliser l’épisode du Varanger. On essaiera de le terminer en route…
Nous sommes surpris par l’afflux de touristes. Il est tel, que la direction nous apprend qu’ils refuseront probablement des clients à partir de la mi-Juillet. On redoute la fréquentation dans l’archipel des Lofoten, destination touristique très prisée vers laquelle on se dirige en plein pic de vacanciers.
5 Juillet, nous parcourons l’intérieur de l’île de Senja en direction du ferry de Gryllefjord, en T-shirt pour la première fois (du voyage!) par grand beau temps. Paysages idylliques avec la mer au pied des montagnes. Seul bémol, et grande nouveauté de ce nouveau biotope : les insectes ! Les taons et les mouches nous poursuivent sans merci. Mais nous avons trouvé une parade : accélerer ! Les mouches nous « lâchent » à partir de 15 km/h mais c’est une autre affaire pour les taons qui voyagent gratuitement sur nos sacoches, et volent aussi vite que nous pédalons. Nous n’arrivons à les semer qu’à partir de 25 km/h, à l’occasion des descentes. En revanche dans les montées, on se fait mordre, et nos réflexes de défense nous font parfois perdre l’équilibre.
Un convoi ininterrompu de véhicules nous annonce que nous arrivons à destination. L’accès au ferry de Gryllefjord est embouteillé par les camping car, les vans et les voitures à caravanes. Les premiers ont dormi sur le parking du ferry pour pouvoir embarquer à coup sûr. C’est le sort qui attend les plus éloignés dans la file d’attente. Nous, cyclistes sommes exemptés non seulement d’attente mais en plus c’est gratuit. Nous avons un petit plaisir coupable à passer devant tout ce monde, toutes ces personnes qui nous ont doublés auparavant. C’est un peu la même sensation que de retrouver une voiture au feu rouge en ville.
Nous passons deux ou trois heures à attendre (nous n’avions pas bien compris les horaires) assis à côté d’une bande de trois motards. Trois collègues allemands de la même usine près de Hanovre, s’alimentant d’après eux quasiment uniquement de chocolat et de bière. Ils ont « fait » le Cap Nord en une dizaine de jours et sont déjà sur le retour. Ils nous donnent des conseils pour obtenir des bières pas chères en Norvège, que l’on écoute d’une oreille. L’impression d’être noyés à la masse des touristes qui ne sont là que pour quelques semaines, et qui ont brûlé beaucoup de carburant pour venir, nous laisse une certaine amertume.
Le ferry ouvre sa grande gueule et nous engloutit en premier, petits cyclistes et piétons. Nous retrouvons à bord du bateau Jannis et Jenny avec leur petite Frida, un couple de Kiel en Allemagne, rencontrés au camping précédent. Coïncidence extraordinaire, nous avons une connaissance en commun : le couple en Iveco 4×4 magirus rencontré au Varanger ! Il s’étaient croisés dans un atelier mécanique spécialisé dans la région de Flensburg en Allemagne. Jannis a l’oeil pour repérer les baleines, il vient nous prévenir qu’il y en a une à l’arrière du bateau, mais nous arrivons trop tard pour l’apercevoir, dommage. C’est une région où nous avons toutes nos chances d’en rencontrer. Quelques Guillemots de Troïl et Macareux moines forment de petits points à la surface d’une mer d’huile et nous arrivons à Andenes. Le calme avant la tempête.
Ce soir des rafales violentes sont annoncées et nous regardons la carte pour trouver un bivouac abrité du vent, suite aux mauvaises expériences précédentes. La nuit est très agitée malgré la protection d’un grand talus au pied d’une falaise faisant rempart au vent. La pluie s’est invitée, le temps change très rapidement, comme en montagne.
6 Juillet, nous pédalons jusqu’à Bleik et son petit port de pêche. La plage de sable blanc de la réserve naturelle fait face à une ile de forme conique, refuge d’une colonie de près de 80 000 Macareux moine. En plaçant les jumelles dessus, on voit les oiseaux virevolter tels une nuée d’abeille autour d’une ruche.
L’après midi est très humide, nous roulons sous la pluie jusqu’à une aire de repos qui s’avère fermée et très exposée au vent. On nous dépanne gentiment d’un litre d’eau et on nous indique un endroit plus propice à moins d’un kilomètre. « Vous verrez, la plage est protégée, et il semble qu’il y ait déjà des tentes installées là-bas ». On prend notre courage à deux pattes et on se remet à pédaler sous la pluie. La plage est effectivement protégée mais les emplacements plats sont déjà pris par d’autres cyclos. Nous prenons place sur le parking en amont, entre les camping-cars. Nous avons à peine commencé à planter la tente qu’un magnifique camion Iveco blanc fait son apparition devant nous. Nous rencontrons Sandrine et Christophe, deux nomades qui habitent depuis deux ans dans leur véhicule et travaillent à bord et à distance. Nous sommes invités « au chaud » et reçus comme des rois pour un apéro partagé prolongé jusqu’à minuit.
Le lendemain, nous devons attendre que la pluie se calme pour tout plier. A 14h, nous donnons l’assaut, après un dernier (très bon) café avec nos hôtes. Le vent est de travers, la pluie ne cesse pas de toute la journée. La vue est bouchée, nous ne pourrons pas prendre le joli détour que nous conseillaient Christophe et Sandrine. On a froid, on parle peu car on ne s’entend pas avec le vent, et on avance, chacun concentré sur sa propre gestion des éléments. Nous trouvons refuge sous le pont de Risoyhamn. Tout ruisselle, il pleut sans discontinuer jusqu’au lendemain matin.
Dans la nuit, nous avons échangé avec un couple de voyageurs qui se trouvent à 7km de notre pont. Nous étions entrés en contact avec Amande et Vincent au mois d’Avril, lorsqu’ils faisait halte chez les mêmes hôtes que nous au mois de Mars, à Dümmer see en Allemagne. Nous les rejoignons en fin de matinée dans leur maison de location. Nous faisons la connaissance de leur petite famille : Louison et Gabin, 3 et 5 ans. C’est aussi l’occasion de prendre une précieuse douche chaude et de partager un repas ensemble.
On repart en vélo, sous le crachin norvégien. Puis la pluie s’arrête et un jeune Courlis corlieu apparaît dans le fossé.
La pluie reprend de plus belle et nous décidons d’écourter l’étape à Forfjord pour limiter les dégâts. La tente est plantée quelques minutes avant que le grain qui blanchit le paysage nous atteigne finalement.
Arrivés à Sortland le 9 juillet, nous faisons un ravitaillement et un changement de pneu pour Marine. C’est le troisième pneu que nous changeons, les « marathon plus » de Schwalbe ont manifestement un défaut qui provoque des hernies. Gabriel avait dû en changer deux fois en Allemagne et au Danemark, raison pour laquelle Marine transportait un pneu neuf « au cas où » depuis le début de la Suède.
Nous établissons le bivouac dans un petit jardin public à l’abri des regard au niveau du pont de Stokmarknes, en surplomb du port et de curieuses sculptures de granit poli.
Dimanche 10 Juillet, Marine n’est pas en forme ce matin. La nuit à côté du pont n’a pas été reposante. Trop bruyante… Nous rentrons officiellement sur l’archipel des Lofoten par le ferry de Melbu à Fiskebøl.
La fatigue des derniers jours nous fait choisir l’itinéraire le plus direct et nous prenons les raccourcis dès que possible, pour écourter l’épisode Lofoten. Trop touristique pour nous. Le contraste est vraiment important avec le Varanger, où nous étions tranquilles, avec les oiseaux, et dans les grands espaces.
Sur la route, chaque croisement avec un camping-car, accentue notre malaise. On a pourtant connu des périodes avec beaucoup de trafic routier, dans les zones urbaines ou les grands axes. Mais cette fréquentation est différente, ce ne sont pas des « locaux » et il y a quelque chose d’irritant à partager l’espace avec ces véhicules imposants, qui doublent sans prendre en considération leur encombrement. C’est un peu comme quand on en sue pour arriver au sommet d’une montagne et que l’on découvre stupéfaits que l’endroit est envahi par des groupes montés en voiture sortant les bières de la glacière. A considérer les choses de cette manière, nous nous rendons compte que nous créons de la frustration, et que ces pensées négatives nous mettent des œillères. Nous réalisons que la fatigue et le mauvais temps y sont pour beaucoup.
Heureusement, le 11 juillet, nous avons quelques éclaircies. Nous sillonnons la région dans des paysages de moyenne montagne qui nous rappellent les massifs autour de Grenoble. C’est un peu comme parcourir les sommets du Beaufortain ou de l’Oisans, depuis une piste cyclable sans difficulté sportive, avec une mer bleue au pied des falaises. On comprend le succès de cet itinéraire cyclable.
Nous dépassons les 6000 kilomètres au compteur dans cette belle région et par grand soleil ! Nos cœurs se sont réchauffés et le moral est remonté en flèche ! Nous faisons halte dans un camping pour prendre une douche comme cela se pratique parfois, moyennant quelques couronnes. Mais c’était sans prendre en compte l’effet Lofoten ! « Si vous voulez juste prendre juste la douche, c’est 75 couronnes par personne.»
Soixante quinze couronnes. Pour un jeton de cinq minutes. Par personne. Soit sept euros cinquante. Gabriel n’en revient pas.
« Sept euros cinquante, tu te rends compte, c’est le prix d’un bo bun chez Christian ».
« Sept euros cinquante, tu te rends compte, c’est le prix d’une margarita chez Fabio ».
Et ainsi de suite pendant toute la montée du col de Leknes…
Nous atterrissons près de Kilan, dans une aire de retournement protégée du vent par des talus en contrebas d’un grand marais. La surface est détrempée, couverte d’orchidées et nous plantons la tente sur l’herbe déjà couchée par de précédents occupants.
Mardi 12 Juillet. Gabriel rentre en hâte dans la tente prendre l’appareil photo et réveille Marine : « Y a la poule des marais, le truc des saules en haut ! ». Nous avions effectivement repéré des crottes de Lagopède des saules la veille. Séance photo d’un adulte qui rameute ses deux petits loin des cyclopithèques, sur fond de deux Courlis corlieu perchés sur leur caillou.
Nous pédalons vers le Sud, à la recherche d’un camping, car nous en avons grandement besoin. Les deux seuls que nous trouvons sur notre route sont soit trop chers, soit complets (même pour un emplacement de tente). Qu’à cela ne tienne, nous ferons notre lessive et notre toilette dans le prochain ruisseau, au pied d’une grande falaise à l’écart de la circulation. Un endroit calme avec toutes les facilités, qui vaut tous les campings du monde.
Tout propres et satisfaits, nous établissons le bivouac du 12 Juillet dans un petit amphithéâtre de pierre sèche en belvédère sur la mer, à l’abri du vent et de la pluie annoncés. L’horizon se noircit, la brise se rapproche à vue d’oeil. Nous profitons de ces derniers moments de calme pour manger sur les gradins.
On prenait tranquillement notre couscous dos à la mer quand Gabriel a dit « dis-donc, pour avoir une chance de voir des baleines, faudrait peut-être se donner la peine de changer de sens pour regarder la mer !» Et là … « Pfffff » le souffle et le dos d’un rorqual ! Une fraction de seconde, et à vingt mètres de la falaise, un instant magique. On a attendu qu’il refasse surface, mais bien trop loin pour la photo. Probablement un Petit rorqual, mais sans certitude : on est complètement novices en cétacés ! Une espèce encore chassée en Norvège…
Mercredi 13 Juillet. Nous avons décidé de quitter les Lofoten en passant par les dernières îles de l’archipel plutôt que de rejoindre le continent tout de suite. Le ferry nous emmène à Værøy en deux heures, gratuitement, et toujours avec la priorité sur les véhicules motorisés.
Nous explorons l’île jusqu’à Nordland sur la façade la plus exposée au vent. Des rafales à décorner des rennes. Cela ne nous empêchera pas d’observer quelques phoques qui jouent à cache-museau sous l’eau, près des rochers de la plage. Ils semblent nous regarder avec curiosité, apparaissant et disparaissant de la surface par intermittence. Une belle rencontre !
Manifestement, il est impossible de planter notre tente ici avec un tel vent. Nous rebroussons chemin vers le centre de l’île. Petite halte et sieste réparatrice au pied de l’ancienne église, et c’est reparti en sens inverse. Les cotes sont abruptes. On effectue sur Værøy tout le dénivelé que l’on a pas fait dans le reste de l’archipel. Nous plantons la tente sous la pluie (ça devient notre quotidien), à l’entrée d’un tunnel condamné à la circulation.
Lors d’une éclaircie, nous sortons de notre maison et constatons que tous les oiseaux du coin en font autant. Les Pipits farlouses reprennent le nourrissage de leur nichée, les bébés traquets motteux réclament la bécquée, et les sizerins sizerinnent en coeur avec les Verdiers d’Europe.
L’île nous plaît : moins touristique (le prix du ferry pour les véhicules serait une explication), une végétation rase, des forêts très localisées, falaises et pierriers abrupts. Certaines parties de l’île ne sont accessibles qu’à pied ou en bateau. Comme le village de Måstad, village de pêcheurs abandonné dans les années 50. On décide de rester une nuit de plus sur l’île pour randonner sur les sommets. Pas de bol, on est dans le brouillard au terme des 300 mètres d’ascension.
Cela aura eu le mérite de réveiller les muscles que l’on ne sollicite plus à vélo. On se lève le lendemain tout courbaturés. Nous prenons la direction du port et nous réfugions dans la salle d’attente car la pluie a repris de plus belle. Deux français occupent déjà l’espace. Ils se présentent comme des « habitants de la terre » et nous racontent tous leurs exploits de baroudeurs. Ils ont « fait » les Etats Unis, ils ont « fait » la Patagonie… La conversation s’ouvre brièvement vers nous : « Et vous, vous voyagez à vélo ? Nous on a fait la Corse de long en large, c’était du grand n’importe quoi… ». « Vous suivez les oiseaux ? Nous on a vu des Macareux à deux mètres ».
Curieusement, depuis que la période touristique a commencé, nous rencontrons énormément de voyageurs qui nous racontent leurs aventures dans de longs monologues sans chercher l’échange, juste une oreille attentive. Au final, est-ce qu’on ne fait pas la même chose en partageant notre voyage à travers ces textes ?
Nous apprécions d’autant plus les rencontres humaines où il y a du partage, comme c’était le cas dans cet épisode avec Sandrine et Christophe, Amande et Vincent, Janis et Jenny…
Le voyage en ferry est synonyme de repos. Nous avons quatre heures devant nous avant d’arriver à Bodø sur le continent. Ce n’était pas calculé, mais on échappe par la même occasion à un gros épisode pluvieux. Encore la pluie, toujours la pluie. On préfère encore la neige et le froid, plus faciles à gérer en itinérance, à l’humidité qui s’empare de tout.
Nous bivouaquons sur les hauteurs de Bodø, près d’un grand parking au départ d’une randonnée, au prix d’une montée épuisante. Tout est trempé. On plante en hâte la tente sous une grosse averse qui se déclenche à la deuxième sardine.
16 Juillet. Réveil sous la pluie, pédalage sous la pluie, bivouac sous la pluie. Et de la casse sur le vélo de Marine : un des oeillets de fixation du porte bagage arrière s’est dessoudé. Heureusement qu’il y a un deuxième oeillet de disponible. Moyennant un nouveau réglage du porte bagage, c’est jouable. La même avarie était survenue sur le vélo de Gabriel en Suède.
Deux bonnes nouvelles cependant :
1- on a réussi à faire sécher la tente pendant une fenêtre de météo très courte.
2- on s’est fait offrir un thé par un propriétaire d’hôtel fermé car réquisitionné pour les réfugiés ukrainiens.
17 Juillet. Pluie ininterrompue. Réveil sous la pluie, pliage sous la pluie, pédalage sous la pluie. Déjeuner dans un abribus coloré et bivouac dans un abri repéré sur la carte : au bout d’un chemin raide et glissant qui précède l’épreuve d’un marais spongieux, se trouve une pagode de méditation installée sur la berge d’un petit lac couvert de nénuphars. Faute de place à l’intérieur, car le lieu est fréquenté par les randonneurs, nous dormons sous l’avancée de toit. Nous faisons la connaissance de Sandra et Jens, deux courageux marcheurs au long cours, en direction du Cap Nord.
Après une bonne nuit, nous retraversons le marais détrempé pour rejoindre la route. En ayant pris soin cette fois-ci de décharger les vélos pour ne pas les salir dans la tourbe. Excellente nouvelle, la tente est sèche, et le camping où nous voulons nous arrêter n’est plus qu’à vingt kilomètres !
Nous arrivons exténués, et le prix s’avère plus cher qu’annoncé sur internet mais cela n’a plus d’importance. Les prix sont rarement très clairs sur notre parcours en Norvège, que ce soit dans les supermarchés ou dans les campings, un certain flou est entretenu sur le prix des choses (un brin agaçant). Un groupe de 18 français arrive en début de soirée. Ils ont été refusés dans les autres campings pour leur première nuit en Norvège. On sympathise avec les organisateurs de cette excursion en scandinavie avec quinze adolescents de région parisienne. La cuisine où nous nous étions réfugiés est bondée et bien animée tout à coup. Ce soir c’est Burger Kefta pour tout le monde. « comment on prépare les Kefta ? Tu fais chauffer de l’huile et t’envoies. Toi tu coupes les oignons et on laisse propre derrière, les gars ! » Cela transporte Gabriel dans les bons souvenirs de stages aux Glénans, à encadrer des jeunes des banlieues défavorisées. « Ah la la, ça sent le Courtepaille ici, vas-y ! ».
Après une nuit réparatrice, il est temps de se mettre au travail pour écrire. On extirpe l’ordinateur de sa housse, on l’allume… et mauvaise surprise : l’écran est cassé !
Probablement trop compressé par les sangles de maintien des vélos pendant une traversée de ferry… On rédige cet épisode tant bien que mal, avec un écran qui se réduit d’heure en heure, progressivement gagné par les défauts d’affichage. Nous ne pourrons probablement pas écrire le prochain article dans de bonnes conditions… Il nous reste encore les téléphones portables pour donner des nouvelles. Mais nous avons perdu là un précieux outil qui nous permettait notamment de décharger les photos et de gérer correctement notre site. Quid de la suite ?
Mercredi 20 juillet. Nous attendons avec impatience la visite de Marine et Damien, deux cyclos qui voyagent depuis la Mayenne avec leurs deux chiens en carriole. Et pas des petits gabarits ! Très chargés, avec tout le dénivelé de la côte Ouest norvégienne dans les pattes, ils ont énormément de mérite. On voit passer six cyclistes à sacoches dans la matinée, mais ce n’est pas eux. Quand plus tard arrivent deux cyclos avec une remorque chacun, on les reconnaît tout de suite !
On partage un café ensemble, ravis de se rencontrer et de s’encourager pour la suite. On les regarde repartir sous la pluie, en leur souhaitant du soleil pour la visite des Lofoten. On pense tout bas au sort similaire qui nous attend demain matin.
Heureusement qu’on vous voit sourire sur les photos de temps en temps parce que cet épisode sent vraiment la galère ! Avec la cerise sur le gâteau de l’écran de l’ordinateur… J’espère que vous trouverez une solution, nous avons envie de lire la suite !! Bonne route !
bien très beaucoup chers vous
A la fin de ma lecture, l’écran de mon ordinateur ruisselait sur ma table de toute cette pluie !
Puis, à votre santé, j’ai pris dix-huit douches brulantes consécutives (Et avec la canicule à Grenoble, c’est par rien !)
Puis, de mon balcon, j’ai jeté des pierres sur tous les pare-brises des gros 4×4
Mais tous le temps, je souriais quand même de bonheur à l’idée de mes deux aventuriers !
Bises et rebises de Pierre
Rafraîchissant vos récits en pleine canicule. Grosses bises à vous deux et bon courage pour la suite. A bientôt. C’est toujours un grand plaisir de lire vos aventures et de voir vos magnifiques photos.
Bravo les cyclopithéques ! Je suis en admiration de tant de découvertes et surtout de votre résistance et résilience aux intempéries et aux impondérables ! Plein de bises
🤗
Bonjour Marine et Gabriel,
Je prends connaissance de vos reportages avec un décalage.. Encore bravo pour votre courage face aux intempéries et merci pour vos belles photos d’oiseaux et de paysages.
Votre voyage c’est mieux qu’un rêve, c’est tellement fort, que c’est difficile à raconter..
Bises. Bénédicte et Thierry
Salut Thierry ! L’omniprésence des oiseaux nous permet d’affronter les éléments avec enthousiasme malgré tout 😉 depuis la dernière semaine d’août on respire un peu avec le retour du soleil. On a l’impression d’être en vacances pour de vrai ! Bises