- 2023/03/19 Port Leucate – Canet-en-Roussilon – Argelès-sur-mer, 56 km : À contre-courant des rapaces et des cigognes.
- 2023/03/20 Argelès-sur-mer – Cap Béar – Col de Banuyls, 41 km : Sur la côte vermeille.
- 2023/03/21 Col de Banuyls – Roses, 43 km : Accueillis par Aleix en Catalogne.
- 2023/03/22 Roses – Empuriabrava, 21 km : Invités chez Lisbeth et Jean-Louis.
- 2023/03/23 Empuriabrava – Almata, 17 km : Dans la réserve des Aiguamolls d’Emporda.
- 2023/03/24 Almata – Coll de les angels, 59 km : Traversée des Gavarres.
- 2023/03/25 Coll de les Angels – Girona – Sant Hilari Sacalm : Bivouac dans un ancien verger.
- 2023/03/26 Sant Hilari Sacalm – Vic – Coll de Fontfreda, 54 km : Premiers Coucous gris !
- 2023/03/27 Coll de Fontfreda – Manresa – Salelles, 60 km : Cachés dans les bambous.
- 2023/03/28 Salelles – Igualada – Fillol, 44 km : Le bivouac du Moineau soulcie.
- 2023/03/29 Fillol – Belianes – Estany d’Ivars, 69 km : Bivouac avec des Talèves sultanes.
- 2023/03/30 Estany d’Ivars, 10 km : Les Martinets noirs sont arrivés !
- 2023/03/31 Estany d’Ivars – Alfés, 48 km : Le doux chant du Sirli.
Dimanche 19 Mars. Nous partons de Port Leucate après un séjour que nous avons prolongé pour attendre des conditions favorables. Repartir sous la pluie et par un fort vent contraire nous aurait donné envie de faire demi-tour aussitôt pour retrouver la maison. Comme les prévisions l’indiquaient, le front est passé Samedi soir, la pluie tapant bruyamment sur les carreaux ; et aujourd’hui, le vent a basculé Nord-Ouest.
Une douce tramontane nous emmène sans trop d’effort le long des grandes plages du Barcarès, où les Milans noirs sont nombreux à survoler la pinède. Quelques passages de Pigeon ramiers nous rappellent au triste sort qui les attend un peu plus loin sur leur parcours : les chasseurs de palombes sont à l’affût sur leur trajectoire de migration, perchés dans la canopée des pinèdes. Pendant le suivi migratoire avec l’équipe locale de la falaise du village, on évaluait entre vingt-cinq et trente secondes la durée qui s’écoulait entre le moment du comptage, et celui des coups de feu. Ce triste constat nous révolte.
Les pinèdes sentent bon, les mimosas ont déjà terminé leur floraison, leurs grosses grappes de fleurs duveteuses commencent déjà à sécher ; et les premières asphodèles ravissent notre regard, tantôt rivé sur les bas-côtés ou vers le ciel dès qu’un rapace fait son apparition. Deux circaètes volent au-dessus des vignes du côté Ouest de l’étang de Canet-en-Roussillon. L’un deux décroche de sa position stationnaire pour plonger en une fraction de seconde vers le sol. Pas de serpent dans les serres, il est bredouille en remontant dans l’air chaud.
Nous ralentissons l’allure dans le village de Saint-Nazaire, où les façades -y compris celle de l’église, mêlent des débris de tuiles cassées entre les pierres maçonnées, formant un curieux mélange de matériaux ocres. À la sortie du village se situe un des points de suivi migratoire, où nous aurons des chances d’encourager une dernière fois les oiseaux de ce côté des Pyrénées. C’est un petit monticule dominant l’étang, offrant une vue panoramique sur les environs, idéal pour voir arriver les oiseaux de loin. En contrebas, on trouve une belle prairie où chantent des Cisticoles des joncs et où rodent quelques Busards des roseaux.
Le vent s’est bien calmé, et nous constatons assez peu de passage pendant notre pause déjeuner, si ce n’est quelques passereaux et des quantités d’hirondelles. Quand tout à coup, un gros groupe de cigognes surgit, dans lequel se mêlent près de soixante Milans noirs ! L’un d’entre eux présente une aile bien mal en point, et pour cause, on distingue assez clairement sur la photo un impact de balle. La silhouette du Milan avec ses grandes ailes coudées et sa queue à bouts pointus n’a pourtant rien de commun avec un pigeon ou une corneille, sur lesquels les chasseurs s’amusent.
Au moment de repartir, un groupe d’ornithos, longue-vue et appareil photo en main s’installent à leur tour à quelques mètres. Nous faisons la connaissance d’observateurs de passage et des « locaux » qui assurent le suivi bénévole depuis de longues années. Parmi eux, Anthony -que Marine avait rencontré à la falaise de Leucate lors du premier passage des Martinets à ventre blanc ; et Charles Navarro, le doyen des lieux, avec à son effectif près de vingt ans de suivi et des milliers d’heures passées sur cette colline à compter les migrateurs. Charles nous désigne la prairie à nos pieds évoquant avec amertume le changement qui s’est opéré lorsque l’étang a été relié à la mer. L’augmentation de la salinité a complètement bouleversé la faune et la flore locale. À cela il rajoute que l’urbanisation et la mise en accessibilité de la zone a gâché bien des choses.
– On pouvait y voir des dortoirs de Busards et des oiseaux en abondance, maintenant les gamins jouent au foot là-dedans ! (Il montre les promeneurs avec leurs chiens traversant le petit pont de bois menant à la prairie.)
Quelques instants plus tôt nous avions été abordés par deux personnes qui se sont présentées comme les auteurs de tous les petits aménagements du parcours sur la colline : pierres peintes, meubles recyclés, bancs, chaises, alignement de cailloux, zone tondue formant un cœur … et ce petit pont de bois en palettes recyclées. L’intention de ces interventions étant de faire profiter aux riverains de cette balade en marge du village.
Sur la route d’Argelès, nous réalisons que nous avons eu là deux visions de ce que l’on pourrait qualifier d’accès à la nature : rendre tout accessible aux humains et aux chiens, rendre tout piétinable, voué à disparaître ; ou bien laisser vivre les quelques îlots sauvages que nous n’avons pas encore détruits ? Les aménageurs bénévoles considèrent comme une privation ce que les amoureux de vie sauvage trouvent au contraire salutaire.
Bon, philosopher ainsi ne nous aide pas à trouver le bivouac du soir, un petit point carto s’impose sur le port. Nous avions bien repéré une pinède en chemin, coincée entre deux campings fermés avant d’entrer en ville, mais l’endroit ne nous a pas convaincu. On ne peut pas vraiment aller au-delà d’Argelès, car après, ça grimpe droit vers les Pyrénées. Les vues satellites nous donnent quelques indices sur les zones boisées à explorer en s’éloignant de la côte. On sort le joker « Park4night » pour localiser les aires de repos de camping-car. Il y en a justement une dans le secteur que nous avions repéré. C’est parti ! Nous trouvons une friche idéale pour planter la tente, et attendons le coucher du soleil pour la déployer. L’occasion de faire un point d’écoute attentive des habitants du coin : Grimpereau des jardins, Pinsons des arbres, Bruant zizi, ,Serin cini, Grives draines, Roitelet à triple bandeau, Mésange bleue, Mésange charbonnière, Mésange huppée …
Lundi 20 Mars. Comme toujours sous les pins, la tente est parfaitement sèche au réveil. Nous filons en direction du Racou pour aller voir la mer le temps du petit déjeuner. Nous avions repéré une aire de pique-nique mais une fois sur place, on trouve une tente et un vélo juste à côté. Par discrétion, on se met un petit peu plus loin. Nous aurons peut-être l’occasion de discuter cyclo quand il ou elle se réveillera… Mais cela ne se produit pas, et nous repartons revigorés de ce petit-déjeuner passé dos à la mer (la dune de sable ne nous permettait pas de l’atteindre en vélo), face au village survolés des oiseaux de passage.
– Courage les pigeons, évitez Leucate si vous pouvez ! Allez les milans, la tramontane va se calmer vous verrez ! Bon voyage pinsons et bergeronnettes !
Nous empruntons l’itinéraire côtier, « la côte vermeille » entre vignes et horizon sur la méditerranée jusqu’à Collioure, puis Port-Vendres et enfin Cap Béar. La petite route menant au phare est splendide, tortillant dans le maquis et le schiste aux couleurs ferrugineuses, peuplé de Fauvettes pitchou et mélanocéphales, de Tariers pâtres qui se perchent et des infatigables cochevis qui chantent à tue-tête.
Nous avons bien choisi notre moment pour profiter du Cap Béar : quelques jours plus tôt le vent ne nous aurait pas permis de mettre un pied sur cet éperon rocheux plongeant dans la mer. Marine descend en direction des falaises pour aller observer de plus près les Hirondelles de rocher qui s’y posent. Quelque chose d’autre passe dans le rond des jumelles : un petit oiseau aux reflets bleus vient se poser sur le rocher roux puis se met à chanter, un Monticole bleu !
Le programme de l’après-midi se résume à l’ascension du col de Banyuls marquant la frontière, où un refuge non gardé nous attend. Les paysages abrupts sont couverts de cactus et de vignes, aménagées en fines terrasses par des murs de pierre sèche. C’est vraiment très beau. Chaque mètre carré est utilisé, les ceps de vignes ressemblent à de grosses araignées velues rampant près du sol.
La dernière portion est très raide : des rampes de quinze à dix-sept pour cents nous stoppent net, et le redémarrage en côte est comique. Gabriel est obligé de pousser le vélo, signe que cela devient vraiment dur. Marine s’en sort un peu mieux, préférant rester en équilibre plutôt que mettre pied à terre. Au prix d’un énorme effort nous gravissons ces deux-mille-cinq-cents mètres de calvaire, et atteignons le col. Nous utilisons l’énergie qu’il nous reste pour pousser les vélos dans le chemin de terre menant au refuge. L’assise carrelée de terre cuite ne pouvait nous faire plus plaisir pour contempler l’autre côté. Un vallon couvert de chênes verts et de buissons secs dans lesquels chuchotent des Perdrix rouges.
Un peu plus tard, deux randonneurs avec leurs chiens arrivent au refuge. David et Yoan, deux voisins, sont partis de Llança pour une escapade de quelques jours dans les monts de l’Albera. Ce sont nos premiers interlocuteurs catalans, avec qui nous alternons l’anglais et le castillan pour discuter.
Mardi 21 Mars. La nuit a été un désastre. Impossible de trouver le sommeil entre quatre murs, à étouffer dans l’atmosphère mal aérée sentant la cendre et le renfermé, dans les ronflements des voisins, les quelques aboiements des chiens, et le bruit de la lourde porte métallique lors des sorties nocturnes des uns et des autres. Néanmoins, les retrouvailles du réveil sont très sympathiques. Les chiens viennent demander des grattouilles, et nous partageons un café dans la bonne humeur.
Vers neuf heures, toute l’équipe quitte les lieux en se souhaitant bonne route. Pour David et Yoan, ce sera encore beaucoup de dénivelé positif, alors que pour nous, la descente nous emporte dix kilomètres plus loin en pédalant à peine. Le relief s’aplatit à la hauteur d’Espolla, premier village au pied du col, dont le clocher singulier nous indique que nous avons bel et bien changé de région. Les panneaux sont en catalan, mais on comprend assez bien que la fontaine sous laquelle on comptait remplir nos gourdes est fermée et non potable. Nous enchaînons les bornes sans faire trop de pauses car nous avons rendez-vous en fin de matinée, et pas avec n’importe qui.
Aleix, un ornitho expérimenté de Girona, adepte de la « coche » (observer le plus d’espèces d’oiseaux en un an), et plus récemment de green birding (combiner des transports non polluants pour le faire), nous avait contactés au moment de notre départ vers le Sud. Il nous a proposé de nous laisser profiter de son appartement pour notre étape à la réserve des Aiguamolls de l’Emporda.
Il arrive en tenue de cycliste, sur un beau vélo aux lignes sportives, chaussures de pédales automatiques, et petite sacoche avant sur-mesure contenant le strict nécessaire du birder à vélo : paire de jumelles, et appareil photo. Tout l’inverse d’un cyclopithèque en virée ! Aleix (prononcer « Aleïch ») nous propose de nous guider jusqu’à l’appartement de Roses qu’il nous prête pour un soir entre deux locations, en passant par un de ses spots favoris. Nous arrivons par un petit chemin dans la partie Nord de la réserve, sur un champ inondé où l’on trouve en vrac : Ibis falcinelle, Échasses blanches, Canard souchet, Nette rousse, Canard pilet, Aigrettes garzette, Chevalier sylvain …
Arrivés à Roses, Aleix nous montre le long de la plage l’endroit où logent les Conures veuves : dans le haut des palmiers, elles construisent leur nid de brindilles à multiples entrées, qu’elles partagent parfois avec les Moineaux domestiques. Ces perruches vertes et blanc, très semblables aux Perruches à collier, ont une tête aux joues bien rebondies, ce qui leur vaut le surnom que Gabriel leur donne maintenant de « hamsters à plumes ».
Nous posons nos affaires dans un joli studio aménagé sous les combles d’un petit immeuble de brique, avec terrasse donnant sur la mer, avant de repartir à pied dans les hauteurs de la ville. Aleix veut nous montrer où l’on peut observer un couple de Grand-ducs d’Europe, qui a récemment élevé deux jeunes. Nous observons à la longue-vue un des adultes, logé au creux d’une cavité de la falaise. Les jeunes ne semblent pas être sur la plateforme à proximité. Un Monticole bleu passe brièvement et se perd dans les rochers.
De retour à l’appartement, nous remercions mille fois notre hôte pour le cadeau qu’il nous fait en nous laissant les clés. Après la nuit que nous avons passée au refuge, nous allons dormir comme deux petites perruches, bien blotties dans leur nid douillet. Pour sa part, Aleix a prévu de faire un tour à l’observatoire des Rascletons où ont été signalées des Marouettes poussins, avant de repartir en train pour Girona. De notre côté, on se repose, et on part flâner le long de la plage au coucher du soleil. Les Marouettes attendront demain.
Mercredi 22 Mars. À neuf heures, nous sommes de nouveau sur nos vélos, sur une des jetées de la anse de Roses, à scruter les cormorans posés sur les blocs. Aleix avait dit vrai, il y a parfois des Cormorans de Desmarest dans le lot de Grands cormorans. Gabriel s’approche à pas prudents, de bloc en bloc, pour arriver juste en face de l’autre jetée où ils se trouvent. C’est encore assez loin pour la photo, mais dans la longue-vue on distingue bien les différences de silhouette et de couleur entre les deux espèces. Direction l’observatoire des Rascletons (marouettes en Catalan), que nous rejoignons après de multiples pauses ornitho en amont de la réserve. Huppes fasciées dans les champs, Cisticoles en l’air et course-poursuites de cochevis…
Postés à l’obervatoire, nous sommes rejoints par un photographe, parlant un français impeccable, avec qui nous pouvons discuter ornitho et de bons spots des deux côtés des Pyrénées. Lui aussi est venu pour observer la Marouette poussin. Nous entendons d’abord son cri puis elle fait son apparition après plus d’une heure d’attente, le temps d’apercevoir quelque chose bouger dans les roseaux couchés et elle a déjà disparu. Nous resterons ainsi presque trois heures pour l’observer un peu mieux. L’avantage, c’est que le photographe a été aussi patient que nous, et il s’est ainsi mis en place une sorte de relai tacite : pendant que l’un guettait la zone de la marouette, l’autre pouvait vaquer à ses observations dans les autres secteurs. Les Luscinioles à moustaches se baladent au pied des roseaux, les Nettes rousses et les Canards chipeaux rayent l’eau sombre d’un trait de lumière dans leurs déplacements, une quarantaine de cigognes prennent de la hauteur à l’arrière-plan, les Busards des roseaux partent en chasse, une Bouscarle de Cetti nous fait sursauter à chaque fois qu’elle chante tout près.
Nous rejoignons ensuite les observatoires du Cortalet, à quelques coups de pédale et nous postons de longs moments à observer tout ce qui vit sur ces étendues d’eau. Nous retrouvons les Flamants roses, les Échasses blanches, les canards de surface dont une Sarcelle d’été toute seule, les grèbes, les Bécassines des marais, les Chevaliers arlequins…
La lumière baisse et vient le moment de se préoccuper de notre bivouac du soir. Nous faisons un point carto, car cela ne va pas être simple en dehors de la réserve et des zones urbanisées. Nous avons repéré quelques endroits avec potentiels quand nous entendons deux cyclistes parler français. Nous ne savons plus vraiment de quelle manière nous avons commencé à discuter tout les quatre, mais rapidement nous avons sympathisé avec ce couple de jeunes retraités, Jean-louis et Lisbeth, qui habitent depuis quelques années à Empuriabrava et connaissent bien la région. Ils nous donnent leur avis sur les endroits que nous avons retenus pour ce soir et quelques minutes plus tard, après un dernier aller-retour à l’observatoire, Jean-louis et Lisbeth nous proposent spontanément de nous héberger.
– Vous avez un jardin ?
– Pas question de jardin, vous aurez une chambre avec salle de bains !
Jean-louis nous laisse ses coordonnées et leur adresse, et nous nous donnons rendez-vous pour le dîner.
– Prenez votre temps, à tout à l’heure !
Nous pouvons pour une fois profiter de la lumière du soir pour nos observations. On ne pouvait pas rêver mieux. Mais ça, c’était avant de découvrir leur maison, ou faudrait-il dire leur villa. Piscine, grand jardin, baies vitrées immenses, lignes modernes… Nous sommes impressionnés. Les apparences contrastent avec la simplicité de nos hôtes qui nous accueillent chaleureusement et nous mettent à disposition une suite royale, serviette de bain qui sent bon la lessive ! Jean-Louis nous fait découvrir la « table d’inversion », une planche sur pivot qui aurait des vertus revitalisantes et décontractantes. Suit un repas délicieux, bien arrosé et animé, où nous faisons plus ample connaissance avec ces deux personnes au grand cœur.
Jeudi 23 Mars. Nous repartons de chez Jean-Louis et Lisbeth couvert de cadeaux : des oranges, des dattes, des bonbons au gingembre, une bombe anti-crevaison, nous devons même en refuser certains pour ne pas nous charger. Jean-Louis nous répète de ne pas hésiter à le contacter en cas de pépin, Lisbeth nous appelle « les enfants », ça y est, on est adoptés ! Nous faisons de longs adieux et reprenons la direction de la réserve naturelle.
Pour commencer, nous nous rendons au centre d’accueil où nous savons que nous pourrons laisser les vélos en sécurité pour faire une grande boucle à pied. Entre temps, Marine décide de faire une pause sur l’étang Europa, car la lumière est dans le bon sens et puis, on ne sait jamais, il peut y avoir de nouvelles espèces que nous n’avions pas vues la veille. À l’intérieur sont déjà postés deux photographes, venus des Pyrénées orientales pour la journée. Thierry conseille Agathe sur l’utilisation de l’appareil et les réglages. Pas facile de faire la mise au point sur une Cisticole des joncs entre des roseaux qui bougent, ou sur un busard qui arrive à toute vitesse devant nos fenêtres ! Gabriel écoute avec envie ce cours particulier « sur le motif » et discute avec Thierry assis à côté de lui.
Nous nous levons tous les quatre et sortons de notre boite sombre puis discutons encore un peu à la lumière. Thierry est enthousiaste vis-à-vis de notre projet et s’enquière de la suite.
-Si vous allez à la réserve du Planerón, je peux vous conseiller une bonne adresse à Codo.
Marine prend ses coordonnées pour rester en contact. Si jamais on ne trouve pas de bivouac, cela pourra sûrement nous être utile.
En route pour le plan d’eau de Matà ! Au terme de près de trois kilomètres à pied, nous parvenons devant une zone inondée de faible profondeur, idéale pour les limicoles dont on observe une belle concentration d’espèces. En faible quantité, mais il y a de quoi travailler les identifications. Deux Barges à queue noire, trois Courlis cendrés, le cortège des chevaliers (aboyeur, gambette, arlequin, sylvain, culblanc), des Petits gravelots, des Gravelots à collier interrompu, quelques bécasseaux au loin (Bécasseau minute probablement, avec un bécasseau plus grand), une vingtaine de Combattants variés, des Échasses blanches, des Ibis falcinelles. On se régale !
De retour au centre d’accueil pour récupérer nos vélos avant la fermeture, nous tombons nez-à-nez avec Jean-Louis, quasiment au même endroit qu’hier, en virée avec son vélo électrique tout-terrain.
– Encore vous !
Il nous propose de passer une deuxième nuit à la maison, mais cette fois-ci nous déclinons. Nous allons bivouaquer en marge de la réserve pour retourner voir les oiseaux avec la lumière du matin.
Quelques instants plus tard, un ornitho-photographe dont le visage nous dit quelque chose vient nous demander si l’on vient des alpes.
– Alors c’est bien vous que j’ai vus à Gruissan avec vos vélos !
Ça nous revient, il s’agit de Claude, un des observateurs bénévoles du spot de suivi migration de l’Ayrolles avec qui nous avions discuté sur place début Mars. Bizarrement, ce qui l’avait frappé et qui vient de provoquer cette nouvelle rencontre, c’est l’agencement de nos bouteilles en inox sur le cadre !
Nous partons à la recherche du bivouac en fin d’après-midi, et après quelques essais, nous trouvons une petite plateforme horizontale en marge d’un chemin agricole. Une fois ce repérage effectué, nous sommes libres de retourner de nouveau auprès des oiseaux dans la lumière rougissante du coucher de soleil.
Vendredi 24 Mars. La nuit a été paisible, au milieu de ce champ en friche gagné par les roseaux. Nous restons sur place le temps du petit-déjeuner pour se donner une chance de photographier la cisticole du coin. Nous rejoignons le Matà une dernière fois vers huit heures avant d’entamer une bonne journée de pédalage. À partir de Sant Pere Pescador, nous quittons définitivement la côte pour prendre la direction de l’intérieur des terres. Puis vient l’heure de la pause déjeuner qui tombe à point à Ullà, joli village fiché sur le flanc du massif de Montgrí.
Nous traçons à bonne allure dans la plaine cultivée en jetant un dernier regard vers la mer et les îles des Medes, quand les premières côtes se font sentir. Le col n’est pas loin, en témoignent les quantités de cyclistes en lycra bariolé qui nous dépassent, et nous encouragent. C’est sûr qu’avec cinquante kilos à tracter, on ne joue pas dans la même cour. L’ascension se fait dans le silence, chacun concentré sur son effort, dans une belle végétation de chêne liège et de bruyère arborescente.
Une superbe vue sur Girona nous attend en haut, perchés sur le parvis de l’église de Mare de Déu dels Àngels, flanquée d’un ancien couvent converti en hôtel-restaurant (fermé). Les terrasses aménagées en aire de pique-nique en contrebas nous ôtent le souci de chercher où planter la tente ; on peut alors profiter du coucher de soleil à l’image de ces nombreux couples en rendez-vous romantique, qui se succèdent sur l’unique banc en belvédère sur la ville.
Samedi 25 Mars. La nuit a été un peu perturbée par les fêtards survenus entre minuit et deux heures du matin (c’était prévisible vu la proximité de la ville), et un sanglier qui est venu gratter le talus tout proche.
La descente vers Girona est expédiée en moins d’une heure, pendant laquelle nous croisons de nouveau des pelotons de cyclistes aux mollets anguleux, à l’assaut du col dans la fraîcheur matinale. Les persiennes et jalousies équipant chaque ouverture des façades nous évoquent les canicules que l’on subit ici quand l’été arrive.
L’ancienne voie de chemin de fer nous mène par un chemin gravillonné jusqu’à Anglès, le long de la ripisylve du Ter. Un jardin arboré nous offre un peu d’ombre, à proximité des joueurs de boule, sous le perchoir d’une Sittelle torchepot en pleine déclamation. Nous observons depuis notre banc un groupe de Martinets à ventre blanc en chasse sur la colline d’en face, de vrais acrobates du ciel, qui fendent l’air avec une agilité époustouflante. Pour la suite de la journée, nous prenons la vallée d’Osor dans le massif de la Serra dels Morers, par l’unique route qui grimpe jusqu’à Sant Hilari Sacalm dans des hêtraies sèches où résonne le cri du Pic noir.
Nous faisons halte à mi-chemin du col, avant le village, dans un ancien verger gagné par les genêts, bordé d’une pinède où l’on entend chanter le Pouillot de Bonelli pour la première fois. On y accède par une petite passerelle au garde-corps symbolique, en dégageant le passage dans les ronces aux ciseaux de cuisine. L’herbe est rase, pâturée récemment par les brebis, ce qui est idéal pour installer notre campement une fois le jour tombé. Nous guettons les allers et venues d’un couple de Mésanges à longue-queue à l’œuvre, le bec chargé de matière cotonneuse.
Dimanche 26 Mars. Concert de grives ce matin, dans notre terrain aux pruniers en fleurs ! Nous attaquons ce qu’il nous reste du col avec les retardataires d’une une compétition de cyclisme. Les voitures d’assistance, et le gros du peloton sont passés pendant le petit-déjeuner, nous laissant penser que le pire nous attend. Mais la difficulté n’est pas tellement dans le dénivelé, plutôt dans le vent que nous avons de face, et ce n’est jamais agréable. Le grès affleurant sur les talus est rouge brique, la végétation sèche et piquante, avec des airs de maquis ardéchois. Nous terminons notre incursion montagneuse dans la plaine de Vic, où après une petite lessive dans un parc périurbain, nous faisons une pause près d’un ancien temple romain du centre historique.
Encore une grimpette pour sortir de la ville et nous échouons dans une pinède en contrebas de la route, juste avant le col de Fontfreda. Cette journée restera marquée par le chant du premier Coucou gris ! Et par le changement d’heure qui nous embrouille totalement. Est-ce qu’on a gagné une heure pour planter la tente ou l’inverse ? Le croissant de lune grandit nuit après nuit, inondant toujours plus intensément nos bivouacs de sa pâle lueur.
Lundi 27 Mars. Nous allons chercher le soleil quelques kilomètres plus loin pour commencer la journée avec une bonne chicorée chaude. Deux Coucous chantent distinctement dans le vallon, alternant avec un Pic noir qui tambourine non loin. On sursaute à l’aboiement d’un chevreuil juste derrière nous, mais le temps de se retourner, on aperçoit tout juste la tâche blanche de son arrière-train. Au moment de quitter cet endroit, nous emportons ce que notre sac poubelle peut contenir de déchets et rassemblons le reste dans l’espoir que quelqu’un se chargera du reste.
À la longue descente du col succède d’autres ascensions bien raides entre Santa Maria d’Oló et Sant Joan d’Oló, avec des passages compris entre dix et quinze pour cents qui nous achèvent.
Nous en avons fini en arrivant à Manresa, grande agglomération sans intérêt si ce n’est que l’on peut y faire les courses et trouver un banc à l’ombre des ramblas. On y rencontre Osman, qui nous demande de l’aide pour gonfler ses pneus de VTT, son moyen de locomotion pour aller travailler dans les oliveraies.
Pour la suite de l’itinéraire, rien n’est tracé précisément. On pourrait suivre l’autoroute et s’affranchir du dénivelé, ou bien prendre la direction d’Igualada par un itinéraire plus corsé. Notre fatigue, augmentée par le soleil qui tape fort nous fait choisir la première option. Nous grimpons à travers les oliveraies, avec vue sur les aiguilles de Montserrat.
Les abords de l’autoroute sont si bruyants que l’on décide de faire demi-tour. On n’arrive ni à se parler, ni à écouter les oiseaux, cela n’a aucun intérêt ! L’itinéraire alternatif est plus agréable, et à la première intuition de bivouac, nous nous arrêtons. Gabriel part en repérage et ressurgit tout sourire, les deux pouces en l’air. Une jolie terrasse engazonnée cernée de hauts bambous en pare-vue sur la route nous accueille pour la nuit.
Mardi 28 Mars. L’ancienne route de Manresa à Igualada nous éloigne du trafic de la voie principale, par des détours qui sentent le thym et le romarin. Cela contraste avec les portions qui jouxtent la voie rapide, où le grès creusé pour l’aménager est recouvert de béton projeté, où rien ne poussera pendant un certain temps !
Nous atteignons Igualada, où le maillage des rues en sens interdit devient un labyrinthe lorsque l’on n’a pas de GPS. Nous faisons une longue pause dans le parc de Vallbona où l’on pensait trouver un peu d’herbe où s’étendre, mais tout est sec et minéral, comme une pelouse au mois d’Août.
C’est la sortie d’école à Sant Marti de Tous, village à l’entrée duquel on peut lire que les habitants s’opposent à un projet éolien. « Les renouvelables oui, mais pas ici », devine-t-on sur les panneaux de bois gravés à la main. Un homme nous salue et nous souhaite la bienvenue, avant de charger un plan de travail dans sa camionnette. Nous poursuivons jusqu’à la retenue d’eau que nous avions repérée sur la carte, ses abords seront probablement propices aux bivouac. Que nenni : la retenue est complètement sèche et le périmètre interdit d’accès.
On pousse un peu plus loin, on tente les pistes forestières mais elles n’aboutissent à rien de concluant. Toutes les parcelles sont cultivées ou labourées, ça ne va pas être simple. à la hauteur du village de Fillol, nous faisons une pause ornitho car un paquet de fringilles vient de décoller d’un fil électrique. Il n’en reste qu’un sur place, un peu plus gros que les autres, la tête rayée… Un Moineau soulcie ! C’est la première fois du voyage que nous l’observons. Marine s’en approche un peu, en empruntant un chemin agricole pour mieux distinguer les détail de son plumage. Et au virage suivant, elle trouve un petit coin parfait au pied de quelques pins.
Mercredi 29 Mars. Les Alouettes lulu nous réveillent avec leur notes fluettes et trébuchantes, volant sur un horizon de fleurs de colza qui prennent peu à peu la lumière. Au fil de la journée le paysage change radicalement. D’abord des vallons cultivés et fertiles, le long d’un cours d’eau dont on devine l’ancien lit bien plus large que le petit filet hérissé de roseaux qu’il reste aujourd’hui ; puis un paysage sec, où les parcelles irriguées d’un vert éclatant détonnent avec la minéralité stérile du reste.
Nous laissons passer l’épisode de chaleur à Vallfogona de Riucorb, où l’on profite de la fontaine pour s’offrir un shampoing. On utilise pour cela une bassine pliable de huit litres puis on se sèche au soleil en quelques minutes. Une chose inimaginable pendant notre périple scandinave où ces conditions n’ont jamais été réunies, la température dépassant rarement quinze degrés au soleil… En trempant la chemise avant de repartir, on gagne encore quelques minutes de fraicheur en pédalant. Quelle douce sensation !
Malgré le caractère exceptionnel de cet épisode de chaleur, nous réalisons que nous ne descendrons certainement pas jusqu’en Andalousie, il faut que l’on revoit notre itinéraire…
Nous arrivons dans la plaine de Belianes, un désert agricole sous perfusion des boues d’épandage et de l’eau diffusée par goutte-à-goutte. Dans ces parcelles subsistent cependant quelques zones protégées de végétation steppique, épargnées par l’exploitation agricole. Le site est référencé sur un ouvrage que Marine s’est procuré (tourisme ornithologique en Catalogne) et qui mérite de s’y attarder un peu. À l’ombre du seul arbre à notre portée, Gabriel ironise :
– Encore un site d’ornithos… Quand ce n’est pas une décharge, c’est un no man’s land pourri par l’activité humaine !
La vision de cette fine bande de végétation sèche entre deux immensités de cultures de fourrage intensive, juste devant une gravière en exploitation n’est en effet guère réjouissante. On abrège notre arrêt ici, après avoir observé quelques groupes d’Alouettes calandres et un beau mâle de Busard Saint-Martin. L’heure tourne, et nous avons besoin d’arriver près de l’étang d’Ivars avant que la lumière ne décline.
L’étang est logé dans une profonde dépression du terrain, dont les talus ont été modelés jusqu’à l’eau en plusieurs terrasses intermédiaires. Pas d’interdiction de camper spécifié sur les panneaux de présentation du site, on est rassurés. Nous descendons à la découverte des berges, les oreilles et les yeux grand ouverts et jetons notre dévolu sur une aire de pique-nique devant laquelle crient des Rémiz pendulines. Les oiseaux nous ont toujours soufflé de supers coins ! Nous faisons un repérage rapide des observatoires de la rive Sud, avant d’installer le camp, juste à côté d’un nid de Cigognes blanches.
Nous avons un voisinage de qualité ce soir. Les Busards des roseaux planent sur les roselières, une Rousserolle turdoïde égrène ses notes râpeuses dans les phragmites, et une Talève sultane avance à pas bruyants sur les joncs couchés. Une machine défriche un terrain à proximité dans un vacarme qui étouffe le chant du Petit-duc scops et celui des Œdicnèmes criards pendant la nuit.
Jeudi 30 Mars. Les Martinets noirs sont arrivés, ça y est ! Nous passons la journée complète sur l’étang, de poste en poste avec une grande coupure en treize et seize heures, car la chaleur écrasante nous entraîne dans une sorte de léthargie somnolente.
Nous passons un moment dans le centre des visiteurs, un beau bâtiment contemporain en pisé dans lequel on apprend que la cuvette naturelle de l’étang, après une période d’exploitation agricole intensive, a été restaurée tout récemment pour retrouver sa vocation d’accueil de la vie sauvage. À noter qu’il s’agit d’un des rares plans d’eau de la région, ce qui en fait un lieu incontournable pour les nicheurs et les oiseaux en halte migratoire. Comme ce Balbuzard pêcheur aperçu brièvement hier, les quelques Avocettes élégantes repérées parmi les Échasses blanches, ou les Pouillots fitis, qui hivernent en Afrique et se reproduisent dans le Nord de l’Europe.
En fin de journée nous gagnons la rive Ouest pour avoir le soleil dans le dos au moment d’observer les épaisses roselières. C’est dans ce secteur que ses situent les ardéidés (Héron pourpré, Héron cendré, Bihoreau gris, Grande aigrette) et les Grand cormorans.
Nous bivouaquons au même endroit qu’hier, avec la sensation de « rentrer à la maison ».
Vendredi 31 Mars. Après ce havre d’eau et d’oiseaux, le retour à la réalité du paysage de la région est brutal. De l’herbe sur des terrains hérissés de buses d’arrosage jalonnés d’élevages dont la puanteur nous en signale la présence des kilomètres à l’avance. Si au moins on pouvait avoir le vent dans le dos pour traverser ce territoire réduit à sa fonction productive… Mais le vent dominant vient justement de la direction que l’on prend depuis que nous avons quitté le littoral, plein Ouest. Nous trouvons un peu d’ombre et un abri contre le vent près d’une bassine de rétention d’eau, avant de poursuivre jusqu’à la prochaine ville.
Nous notons que malgré la quantité d’élevages, nous n’avons jamais vu un seul animal. Il sont tous enfermés dans des baraquements sordides gardés par des chiens agressifs derrière un haut grillage. Un berger allemand nous prend en course dans son enclos et nous constatons avec horreur que le portail est ouvert ! Une chance qu’il n’ait pas pensé à sortir par là pour nous croquer les mollets, il a continué d’aboyer jusqu’à l’angle de son terrain, avec le sentiment du devoir accompli.
À Mollerussa où nous faisons un ravitaillement, un homme nous aborde et tient à prendre en photo nos vélos. Il nous raconte qu’il a parcouru différents itinéraires du chemin de Compostelle (qui passe justement à proximité), à pied et à vélo. La fontaine d’Artesa de Lleida nous offre l’occasion d’une nouvelle lessive, car les habits prennent beaucoup de poussière ces temps-ci, et cela ne va pas en s’améliorant.
Nous touchons au but en début de soirée en arrivant sur l’aérodrome d’Alfès au Sud de Lleida (Lérida en français), haut-lieu ornitho puisque c’est sur cette réserve, créée en lieu et place du terrain de l’aérodrome qu’est réapparu le Sirli du dupont, une espèce rare de la famille des alouettes, après avoir été donné comme éteint en Catalogne. Un repérage rapide des alentours nous rassure sur le bivouac, complètement faisable dans la pinède un peu plus loin.
Postés à l’abri du vent contre la façade des hangars désaffectés, au milieu des gravats ; nous savourons l’atmosphère ambiante, le calme plat avec le chant des alouettes.
Marine se poste avec la longue-vue sur la plateforme de ce qui reste de la tour de contrôle pour avoir une vue plus générale du site. Des buissons secs et des graminées bordés de barrières en bois et en corde, l’autoroute en arrière-plan, des champs cultivés à busards un peu plus loin.
Les étourneaux posés dans les arbres se joignent aux Alouettes calandres dans le concours d’imitations : on reconnaît un peu de Faucon crécerelle, de grive ou encore de Pipit farlouse et de Bruant proyer.
L’un d’entre eux produit une mélodie toute nouvelle aux oreilles de Marine. Une introduction, plusieurs notes claires et aiguës suivie d’une note prolongée qui semble en contenir deux, comme un accord final. Puis le chant se reproduit, identique. Il faut en avoir le cœur net, si c’est un étourneau qui fait un poisson d’Avril en avance, ce n’est pas drôle !
Marine se rapproche de la source sonore. Un autre ornitho est posté à l’endroit précis où on l’entend distinctement malgré le vent. La personne confirme que c’est bien un sirli qui chante devant nous, quelque part dans la broussaille. Même équipés de jumelles et de la longue-vue, pas moyen d’en apercevoir une plume et quelques instants plus tard, la mélodie qui guidait la quête du sirli s’arrête. La nuit arrive, il est temps d’aller planter la tente avant de ne plus rien voir.
Sur le doux chant du Sirli, les cyclopithèques vous donnent rendez-vous pour la suite des aventures dans les steppes de Catalogne et d’Aragon !
Quel bonheur de partager ce moment avec vous les cyclopithèques ! à très bientôt, j’ai hâte de lire vos aventures en Aragon…
Bonjour Marine et Gabriel.
C’est toujours un régal de vous lire. C’est marrant de voir que que nous avons pris les mêmes chemins que vous en vélo sur les secteurs de Leucate et Port Leucate en oct 2021 ! Et pour la petite histoire, nous avions rencontré Claude Gross qui était en vacances à Leucate.. Les photos sont parfaites, je vois que vous observez de belles espèces, que je ne suis pas près de voir ! Est-ce que vos nouvelles montures vous donnent toute satisfaction ? Oiseaux : Je vois que vous mettez un point d’honneur à mettre une majuscule sur le genre et une minuscule sur l’espèce, est-ce la rigueur de Marine ou de Gabriel ? Ce détail étant devenu rare..Heu, une question : vos chasses blanches, est-ce du patois de Menglon ou un raccourci involontaire ?? Ah oui vos guidons de vélo sont impressionnants, enfin j’en ai rarement vu des comme ça. Je suppose qu’ils sont au top du point de vue ergonomie. Sur vos biclous, je ne reconnais pas les Schwalbes Marathon Plus ?
On vous souhaite plein de belles choses. Le bonjour à tous les piafs et les bestioles en tous genres.
Bises. Thierry (et Bénédicte)
Salut Thierry,
La côte audoise jusqu’aux Pyrénées était vraiment belle au mois de Mars. Ça doit maintenant être rempli de migrateurs et de nicheurs maintenant !
Les détails ne t’échappent pas… Merci pour cette relecture avisée, nous avons corrigé les petites coquilles. C’est normal qu’il y en ait un peu quand on parle d’oiseaux !
Nos vélos sont vraiment taillés pour les pistes de l’Espagne et c’est très agréable de pouvoir se lancer sans appréhension sur du gravier ou du terrain cabossé. Et les guidons larges nous donnent beaucoup de stabilité quand cela secoue. Les poignées manquent cependant d’ergonomie, il faudrait qu’on en installe des larges sur lesquelles reposer la paume, surtout pour faire de la route. Pour les pneus, Gabriel a choisi des CST de vélo cargo qui font bien l’affaire, les Schwalbe étant un peu plus chers et plus lourds (rajoutons aussi qu’on a eu une mauvaise expérience en Scandinavie avec les Marathon plus qui faisaient des hernies !).
Pour l’instant, une seule crevaison à déplorer, et un grand confort dans les chemins comme sur la route. Ils sont très polyvalents !
À bientôt pour le prochain épisode et bonnes observations !
Coucou les amis… Heureuse de vous suivre et de regarder les magnifiques photos… Ici, je passe plus de temps dans le jardin que sur mon vélo, c’est la période qui veut ça. Faut nettoyer, mettre du fumier, planter, un vrai bonheur. La prochaine fois que vous viendrez chez moi, il faudra vraiment que vous me disiez le nom des petits oiseaux avec qui je cohabite !! Bonne suite à vous, gros gros bisous Hélène
Merci pour ces photos magnifiques : je sais maintenant le travail que cela représente !
J’aime aussi vos descriptifs qui me font voyager et me donne envie de faire le même chemin.
J’ai vu hier que les paysans de Catalogne se plaignent de la sécheresse : la terre est trop sèche pour planter !
Donc je comprends que vous ayiez eu chaud 🔥.
Bonne route.